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Tour du monde à l’envers

Jean-Luc Van Den Heede repartira une troisième fois autour du monde

VDH et Adrien de retour aux Sables d’Olonne

mardi 20 mai 2003Redaction SSS [Source RP]

Jean Luc Van den Heede et ses principaux partenaires ont annoncé ce jour aux Sables d’Olonne qu’une nouvelle tentative de record Record #sailingrecord autour du Monde d’est en ouest est programmée. Adrien sera en stand-by pour repartir dès l’automne prochain.

VDH au moment de son premier départ. Photo : Bernard Gergaud.

C’est à 18h30, après 77 jours de mer et 14 000 miles depuis son départ d’Hobart en Australie que VDH à bord d’Adrien a revu avec bonheur les côtes françaises, quittées le 3 novembre dernier. Six mois et demi d’un long périple qui s’est achevé ce mardi aux Sables d’Olonne où amis et supporters sont venus lui souhaiter la bienvenue. Dès le ponton, VDH apportait une bonne nouvelle : il repartira l’automne prochain pour une ultime tentative sur Adrien. Ses fidèles partenaires Adrien, Pechiney et Amiens Métropole sont venus eux aussi avec une autre bonne nouvelle : leur soutien reste intact.

Le 3 novembre 2002 en s’élançant de Brest Brest #brest pour sa troisième tentative de record Record #sailingrecord du tour du Monde en solitaire d’est en ouest (contre les vents et courants), VDH n’imaginait certainement pas le chemin à accomplir pour la conquête de cet « Everest par la face Nord ». Description communément attribuée à cet objectif himalayen que seuls trois marins peuvent se targuer d’avoir réussi : Chay Blyth, Mike Golding et Philippe Monnet.

Depuis son retour du Vendée Globe 1997 (3e), VDH s’était mis en tête de battre ce record Record #sailingrecord , de tenter cette aventure Aventure ultime, empreinte de liberté. Après une tentative en 1999 sur un 60 pieds open, avortée à la suite d’une collision avec un OFNI (objet flottant non identifié), l’amiénois a compris qu’il lui fallait un bateau à la dimension des difficultés du parcours : solide, performant au près et puissant.

Lorsqu’en juin 2000, Philippe Monnet revient auréolé d’un nouveau record sur son 60 pieds ; 151 jours contre 161 ; VDH est là pour l’accueillir. Usé, fatigué, marqué, Monnet revient de loin. « J’ai eu 3 jours agréables et 148 jours d’enfer ». Il a failli renoncer, a rencontré des champs d’icebergs et subi une éruption volcanique sous marine Marine Marine nationale , des murs d’eau, des vents contraires de 75 nœuds, une crise de palud…

VDH est conforté dans son idée. Ce tour du monde à l’envers, c’est par la construction d’un prototype de course unique qu’il va d’abord l’attaquer. Un bateau conçu uniquement pour ce parcours, une première mondiale. Et un challenge difficile. Pour remplacer les composites, il le fera dans un aluminium spécial ; le Sealium ; conçu par son partenaire Pechiney. Pour compenser la perte de vitesse Vitesse #speedsailing due à la masse, il le fera grand de 26 mètres. Pour oublier ses 30 tonnes de déplacement, il l’habillera jusqu’ à 620 m2 de voile dont la majorité en Cuben Fiber. Difficultés supplémentaires : les données maritimes d’un tel parcours sont peu nombreuses et les contraintes techniques d’un pareil bateau ne sont plus à jour.

À l’heure où les 60 pieds tout carbone sortent les uns après les autres des chantiers, VDH et Gilles Vaton n’ont, eux, pas l’expérience accumulée par les architectes sur le parcours du Vendée Globe. Ils n’ont que très peu de recul et l’adéquation à trouver n’est pas des plus aisées : grand, puissant, toilé, solide et maniable par un seul homme. Le pari est osé. Gilles Vaton va dessiner Adrien. « Mettre au point un bateau de cette taille-là, qui n’a jamais existé, c’est déjà une vraie aventure Aventure pour une épreuve lourde, très lourde... » déclarait Olivier de Kersauson avant le départ de VDH. Aucun monocoque de ce type n’a vu le jour depuis Pen Duick VI, conçu par Tabarly pour le tour du Monde en équipage avec escale. Pour VDH, ce sera seul, sans escale et à l’envers.

Adrien voit le jour en Avril 2001, le départ est pour novembre. La mise au point prend du retard, le bateau n’a pas assez navigué et au passage du Cap Horn, la première tempête qu’Adrien subit révèle la faiblesse du puit de quille. Retour en France.

VDH veut ce record. Ce tour du Monde est une aventure humaine et technique hors du commun, mais à ce record il veut ajouter le panache, lui donner une dimension sportive « 141 jours c’est l’objectif raisonnable, mais objectivement je sais qu’Adrien peut me permettre d’atteindre les 125 -130 jours ».

Adrien est amélioré et repart en novembre 2002. Le 5 janvier dernier, au 64e jour de mer au large de l’Australie, Adrien compte déjà 18 jours d’avance sur le record. VDH navigue en sécurité, anticipant les coups de vent. La prudence est de mise. Malgré cela, le mât en carbone de 28 mètres s’effondre sur sa base de manière encore inexpliquée.

On connaît la suite. Il en fallait plus pour décourager VDH. Sa détermination est à l’image de celle de ses fidèles partenaires. La résonance interne et externe de ce projet appuyée par la grande détermination de l’amiénois sont des vecteurs positifs. Michel Adrien et son groupe vivent la mer au quotidien, ils en connaissent trop bien les difficultés. Chez Pechiney, on sait le temps nécessaire à la mise au point d’un prototype. À Amiens, on prône la persévérance aux enfants dans les écoles de l’agglomération.

Si bien accompagné, il n’est pas surprenant qu’à peine amarré au ponton du Vendée globe aux Sables d’Olonne, VDH clame haut et fort « Je repars ! » Et le voilà en train de distiller son programme des prochains mois : « Adrien va retourner au chantier Gamelin à la Rochelle pour réparation, et subir un démontage de l’accastillage et un check-up complet de la structure. La semaine prochaine, je partirai au Danemark voir mon nouveau mât en construction chez Nordic Mast. J’en profiterai pour aller voir des fournisseurs sur la route. Après, je prendrais une semaine de vacances… ». C’est vrai, faut pas exagérer.

Information Rivacom pour Adrien. A suivre sur http://www.vdh.fr



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