The Race Tour
Monotype 80’, maxis et monocoques font prendre un tout à The Race
Quatre étapes dont une en Asie du Sud-Est en 2006
vendredi 6 décembre 2002 –
Bruno Peyron, le créateur de The Race, a présenté lors d’une conférence de presse, l’avenir de sa course et, par la même occasion, le développement d’un circuit international ouvert aux maxi-multicoques, mais aussi à un nouveau monotype de 24 mètres et à des... monocoques.
Si la dernière édition de The Race a eu des succès médiatique et sportif limités, Bruno Peyron en a tiré de nombreux enseignements pour pérenniser son idée sur les années à venir. Il est d’ailleurs soutenu depuis peu par une élite de skippers internationaux qui s’interrogeaient sur l’avenir de la course au large en équipage autour du monde. Avec The Race Tour, Peyron a peut-être la solution.
Cette intelligentsia internationale du nautisme comprend des éminences telles que Paul Cayard, Grant Dalton, Ross Field, Knut Frostad, Neal Mc Donald ou John Kostecki. Leur porte parole est Roger Nilson. Après la dernière édition de la Volvo Ocean Race et suite à la victoire de Grant Dalton dans la première édition de The Race, ces grands marins ont décidé qu’ils ne voulaient plus participer à des tour du monde à bord de ’petits’ monocoques tel que le propose la Volvo Ocean Race. De plus, les coûts de plus en plus importants de ces campagnes leur impose de chercher des financements auprès de nouvelles entreprises qui ont des impératifs de retombées internationales. En particulier en Asie du Sud-Est. Leur conclusion est donc qu’ils veulent une course autour du monde en équipage sur des maxi-multicoques, seuls bateaux à même de rejoindre l’Asie.
C’est justement le projet de Bruno Peyron qui a lancé The Race Tour, une course autour du monde en équipage dans l’esprit de The Race. Mais avec des escales cette fois-ci. "Notre objectif était de toucher de nouveaux marchés tout en organisant une course qui ne dure que six mois, et pas neuf comme la Volvo Ocean Race. Cette course ne comprendra que quatre étapes avec un départ en Europe du Sud et des escales en Asie du Sud-Est (Singapour ou Chine), en Californie (San Francisco), sur la côte Est américaine (New York) pour se terminer en Europe du Nord."
Cette première édition de The Race Tour sera lancée en 2006, deux ans après The Race, le retour, dont la deuxième édition sera, elle, lancée de Marseille le 29 février 2004.
Mais ces deux événements tirent encore profit des enseignements de The Race 2000. En premier, Peyron souhaite ne pas commettre à nouveau l’erreur de lancer un tour du monde en même temps que le Vendée Globe. Les deux courses n’entreront donc plus en collision médiatique. Puis, Peyron a décidé d’apporter quelques petites touches à The Race Tour pour ne pas tomber dans les pièges de la Volvo. Plus courte (six mois), moins d’étapes (seulement 4), la course devrait coûter moins cher aux syndicats. Mais pour assurer des retombées commerciales dans certains pays partenaires, il a pensé à créer d’éventuels pit-stops dans certains endroits du monde.
Un pit-stop pourrait être un arrêt aux stands sur un temps limité pour assurer des coups médiatiques dans un pays comme le Japon par exemple, dans le cas où un équipier japonais prendrait part à la course, voire qu’un syndicat japonais soit au départ. D’autres possibilités sont aussi possibles comme des portes de passage obligatoire dans certains endroits stratégiques... De même pour The Race 2004, Peyron a pensé à supprimer les pénalités en cas d’arrêt pour réparation. Après consultation des coureurs, il s’est effectivement avéré qu’elles nuisaient plus à la course qu’autre chose.
Le programme des syndicats No Limit auront donc, comme déjà annoncé, deux grandes épreuves à leur programme avec The Race, tour du monde sans escale, et The Race Tour, tour du monde en quatre étapes. Avec le soutien international des skippers de la Volvo, ce programme géant semble donc en bonne voie. Reste à trouver de nouveaux équipages.
Pour The Race, six concurrents sont attendus sur la ligne de départ, désormais basée à Marseille. Cette flotte de six concurrents est composée de quatre "géants" et de deux "nouveaux". Auxquels pourraient s’ajouter deux ou trois "historiques".
LES GÉANTS
– Club Med : désormais Maiden 2, le catamaran de Tracy Edwards. Il devait participer au Trophée Jules Verne cet hiver mais faute de budget, la tentative de record contre la montre est repoussée d’un an.
– Orange : désormais Kingfisher 2, le catamaran d’Ellen MacArthur va se baser bientôt à Lorient pour préparer le Jules Verne.
– PlayStation : le catamaran de Steve Fossett détient le record de l’Atlantique.
– TeamAdventure : le sister-ship de Club Med et Orange est en chantier aux États-Unis et devrait être remis à l’eau en 2003.
LES NOUVEAUX
– GERONIMO : le trimaran d’Olivier de Kersauson devrait s’aligner pour la première fois sur le circuit The Race après une nouvelle tentative contre le Trophée Jules Verne cet hivers.
– PROJET PEYRON : actuellement en phase de calcul et très prochainement mis en chantier chez Multiplast, le nouveau multicoque de Bruno Peyron lui-même rejoindra la flotte à temps pour participer à The Race.
LES HISTORIQUES
Les trois anciens multicoques des anciens tours du monde pourraient rejoindre une fois de plus une ligne de départ. Il s’agit des anciens Enza, Explorer et Sport Elec...
UN MONOTYPE DE 80 PIEDS
Si la flotte pour le prochain The Race ne pourra pas intégrer plus de bateaux car aucun autre projet n’est suffisamment avancé pour être lancé à temps, Peyron a déjà pensé à la suite et à The Race Tour en particulier. Il a donc lancé un projet de monotype de 80 pieds, 24 mètres, pour des syndicats au petit budget et "permettre à ceux qui n’ont pas l’expérience des français en matière de multicoques d’aborder cette nouvelle catégorie de voiliers de course au large".
Le 80 pieds va être conçu par une design team internationale composée de Gilles Ollier, Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost, de Nigel Irens, de Gino Morelli et de Marc Lombard, entre autres... La conception de ce nouveau multicoque devrait être achevée pour la fin de l’année afin de lancer une série en chantier. Un bateau pourrait alors être mis à l’eau tous les trois mois. Quatre seraient déjà pré-vendus...
Le problème est que The Race Tour reprend une solution qui pénalise de plus en plus la ’petite’ course au large des 60 pieds avec une multiplication de classes qui seront difficiles à faire comprendre au public. En plus de ces monotypes, The Race Tour acceptera les géants et les monocoques ! Mais chaque team pourra assurer des retombées dans son propre pays et pour son propre sponsor selon le projet qu’il aura réussi à mettre en place...